They say loud guitars will never go out of style, and no one carries the torch quite like Halifax rockers Gloryhound. Drawing their influences from the Marshall-stack-blasting sounds of the ’70s (think AC/DC and The Stooges), this leather jacket-clad four-piece has been making waves this year in Canada and abroad.

After dropping their critically acclaimed sophomore release Electric Dusk in 2011, they began a year of rigorous touring (including a supporting slot for rock ’n’ roll heavyweights Deep Purple). The stages, and crowds, have been steadily growing.

“The only thing better than writing a song you’re happy with is playing it live to a thousand people and watching their reaction to that riff or chorus that you worked so hard to get right,” says singer-songwriter and guitarist Evan Meisner.

Electric Dusk was nominated for a 2012 ECMA Award for Rock Recording of the Year. Gloryhound will be playing at festivals like NXNE this summer, and touring Western Canada in the fall.



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Malgré son bouquet d’influences puisant notamment dans la première moitié du 20e siècle de l’histoire musicale américaine, la formation Canailles rayonne d’une éclatante jeunesse toute québécoise. Cet octuor de Montréal (oui, oui, huit membres!) dans la mi-vingtaine pour la plupart, jongle nonchalamment avec un métissage de blues, cajun, bluegrass, folk et rock garage. Mais si leur mixture intemporelle et festive s’avère d’une redoutable efficacité sur leur premier album Manger du bois, paru en avril dernier sous étiquette Grosse Boîte, c’est à une journée d’été 2009, au Parc Lafontaine, que remonte la naissance du groupe.

« Cette journée-là, explique Érik Evans, l’un des principaux compositeurs de Canailles, j’étais avec Daphné (Brissette) et Annie (Carpentier) dans le parc et j’avais mon ukulélé.On a croisé Alice (Tougas St-Jak) et Dan (Tremblay), qui était mon ami. On s’est mis à jammer des tounes que Dan avait dans son étui de guitare. C’est là que ça a commencé. » Une semaine plus tard, le gérant du Yer’Mad (bar spectacle de Montréal), qui était par hasard dans le parc, est tombé sous le charme et a demandé à la joyeuse bande, encore sans nom, de se produire dans son bar!

Le groupe se trouve un nom en vitesse (Drunken Sailors) et monte un spectacle composé essentiellement de reprises de standards bluegrass américains. Les occasions de spectacles se succèdent (Tadoussac, Quai des Brumes) et la question de créer un répertoire original se pose naturellement. « On a eu beaucoup de discussions sur l’opportunité et la pertinence de chanter en français plutôt qu’en anglais, explique la chanteuse et auteure Daphnée Brissette. Moi-même, je n’avais pas d’exemple de voix féminine ayant mon timbre dans le style qu’on voulait exploiter. Ç’a été toute une adaptation. »

Un voyage exploratoire en Louisiane, avec sa musique au son plus bluesé, a fini par convaincre les filles du groupe qu’il était possible de franciser leur proposition musicale. Canailles était née, et un mini-album homonyme de sept chansons voit le jour à l’automne 2010. L’année suivante, le groupe remporte le troisième prix de la finale des 15eFrancouvertes.

« Comme on a un spectre d’influences assez large, on peut s’en aller autant à droite qu’à gauche quand vient le temps de composer.»

Pour certains le processus de composition est d’abord une activité solitaire, et on peut se demander comment huit membres aux visions musicales distinctes arrivent à brasser une soupe d’influences aussi éclectiques que celles de Canailles. Daphnée explique : « Comme on a un spectre d’influences assez large, on peut s’en aller autant à droite qu’à gauche quand vient le temps de composer. Et même si Dan, Érik, Alice ou moi on arrive avec nos tounes, les arrangements, on les fait en groupe, ce qui fait que tout le monde prend part aux compositions. Et malgré ça, la beauté de la chose, c’est que ça ne s’éparpille pas trop. »

Pour les aider justement à ne pas trop s’éparpiller sur leur premier album, Manger du bois, Canailles a fait appel à un réalisateur davantage reconnu pour son travail de métissage hip-hop que pour son côté folk, Josh Dolgin, alias Socalled : « Pour l’enregistrement de l’album, on voulait garder l’esprit live le plus possible, raconte Éric. Y a juste les voix qu’on a enregistrées séparément. On a voulu recréer l’énergie de quand on joue dehors ou sur une scène, ça provoque une proximité et ça rend ça plus authentique. Et c’est sûr que Josh, qui est habitué de travailler avec de nombreux collaborateurs pour ses propres albums, a été très habile pour nous aider à focaliser, à adopter une certaine rigueur musicalement et vocalement. On avait entendu son travail de réalisation sur un album de musique klezmer-punk de Geoff Berner, de Vancouver, et nous étions convaincus qu’il ferait du bon travail avec nous. »

« On est huit têtes fortes qui s’aiment, poursuit Érik. À huit, on ne peut pas se tanner les uns des autres, on peut changer d’ambiance facilement. Un trio content, c’est un trio content. Quand t’es huit à être contents après un show, ça fait pas mal plus de bruit! Et quand t’as une gang soudée, c’est une énergie contagieuse. »

Mais vivre à huit dans un groupe, faire des tournées à huit, partager les revenus à huit, est-ce qu’il n’y a pas là un défi impossible à relever sur la durée? « C’est clair que personne n’est dans Canailles pour l’argent… confirme Daphné. Je pense qu’il y a autant de chances qu’un groupe de quatre musiciens se sépare que nous. Mais on n’est vraiment pas sur le bord d’arrêter, ça ne fait que commencer! On fait tous des sacrifices en ce moment et c’est le fun de voir que tout le monde est sur le même pied d’égalité et se donne autant au projet. Les gens devront nous endurer encore un bon bout, je pense… » Pour notre plus grand plaisir!



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Catherine Major, Ramachandra Borcar et Martin Léon mènent tous une double vie d’artiste. Quand ils ne sont pas sur les planches, à défendre leurs projets personnels, ils se consacrent à l’écriture de trames sonores. Deux carrières cousines, pourtant fort différentes. Comment un créateur qui évolue dans le milieu de la musique populaire peut-il se retrouver à pondre des mélodies destinées aux films, documentaires ou émissions télé? Dans le cas de Martin Léon et de Ramachandra Borcar, alias Ram, il faut poser la question à l’envers. Les deux hommes ont d’abord étudié en composition et en orchestration afin de mettre leur talent au service de l’image, mais le destin les a menés ailleurs. Le premier s’est distingué à titre d’auteur-compositeur-interprète tandis que le second s’est taillé une réputation enviable dans les cercles de la world et de l’électronica.

« J’ai étudié pour faire de la musique comme support aux mots, par la chanson, aux gestes, par la danse et à l’image, par le cinéma, raconte Martin Léon. […] Mais comme j’avais un intérêt pour la poésie, je me suis retrouvé en chanson. » Preuve qu’il prenait son boulot très au sérieux, Léon a décidé, en 1996, de mettre le cap sur l’Italie pour parfaire son art auprès du célèbre Ennio Morricone, reconnu pour des bandes sonores mythiques telle Le Bon, la Brute et le Truand ou encore Il était une fois dans l’Ouest.

Malgré ce riche bagage, ce n’est que depuis cinq ans que le septième art s’immisce de nouveau dans son parcours. On l’a vu signer la musique du long métrage Le Journal d’Aurélie Laflamme et, récemment, de Monsieur Lazhar, qui lui a valu un prix Jutra. Quand on prête l’oreille à La Chrysalide, thème instrumental du film de Philippe Falardeau livré au piano, on découvre à quel point Martin Léon peut s’éloigner de ce qu’il propose sur ses albums solo… « Ce qui est merveilleux en musique de film, c’est que ce n’est pas moi qui est le boss, indique-t-il. Le métier de chanteur peut être très égocentricisant alors qu’en musique de film, c’est le réalisateur qui décide ce dont il a besoin. On est au service du film, pas au service de soi, de son allure, de son style ou d’un type de son qu’on recherche et ça, ça fait du bien! »

Le risque de l’ombre
La trajectoire de Ram illustre bien comment la réalité d’un artiste solo et celle d’un compositeur de bande sonore sont distinctes. Le principal intéressé n’oserait jamais se plaindre de son début de carrière fulgurant, tant sous la bannière Ramasutra qu’avec ses performances de DJ. Le hic, c’est que lorsqu’il a voulu se tailler un nom dans le milieu du cinéma, on a eu tendance à le cantonner à un genre musical. Ironiquement, il s’est toujours senti moins outillé pour animer les pistes de danse que pour faire des orchestrations élaborées…

Depuis El Pipo Del Taxi (2003), il a mis les bouchées doubles afin de démontrer l’étendue de son savoir-faire. On doit au Montréalais une quinzaine de musiques de films, dont celles de Camping Sauvage (2004), Jaloux (2010) et Goon (2011). Il s’est aussi illustré à la télé avec, entre autres, le thème de Tout le monde en parle. « Ç’a pris du temps avant que les gens comprennent que j’avais étudié la composition et que j’étais capable de faire de la musique d’orchestre, parce que le monde m’associait toujours à des sets de DJ ou à des albums de Ramasutra. Un des problèmes avec la musique de film, c’est que le monde ne peut pas imaginer ce que tu peux faire avant de l’avoir entendu. »

Ram estime que le grand défi avec les bandes sonores est de se fondre au projet d’un autre, au contexte et aux images que les créations musicales accompagneront, plutôt que d’imposer une signature. Il prend un vif plaisir à se prêter à l’exercice, toutefois cette tâche se fait dans l’ombre et il peut être difficile d’en sortir, sauf lorsqu’une récompense dans un gala – Génie, Jutra ou Oscars – attire l’attention. « Si tu n’as pas de visibilité, tout le monde t’oublie, constate-t-il. En même temps, il y a plein de gens qui ne savaient pas que la musique de film avait toujours été mon but, donc je suis rendu là où je voulais être. »

L’un ne va pas sans l’autre
Catherine Major est fascinée par la composition depuis qu’elle est toute petite. Associée à la nouvelle génération d’auteures-compositrices-interprètes, elle a déjà passablement d’expérience du côté des trames sonores. Le grand public s’est éveillé à ce volet de son écriture lorsqu’elle a raflé un Jutra pour son apport au film Le Ring, d’Anaïs Barbeau Lavalette, or elle avait déjà travaillé avec celle-ci sur sept autres projets. Les honneurs lui ont permis d’être remarquée par d’autres réalisateurs, si bien qu’elle s’est récemment chargée de la musique du documentaire Anne des vingt jours, un portrait d’Anne Hébert.

À ses yeux, il est essentiel de répondre à la commande d’un cinéaste pour que son « bébé » voit le jour comme il l’entend, ce qui ne la brime guère au plan créatif. « Je me sens assez libre de faire ce que je veux dans l’un ou l’autre des deux “métiers”, mais la musique de film – instrumentale – laisse une certaine liberté que la chanson ne laisse pas. Une chanson, c’est une petite histoire, racontée (en plus de la musique), en trois ou quatre minutes. Dans le film, la musique a un tout autre rôle. »

Pour quiconque affectionne les projets solo et les trames sonores, il ne semble pas aisé de trancher en faveur des uns ou des autres. Ils apparaissent en effet comme deux modes d’expression complémentaires, qui peuvent se nourrir mutuellement. Aussi, bien que Catherine Major, Martin Léon ou Ramachandra Borcar soient prêts à consacrer beaucoup de temps pour mettre des notes sur des images, ils ne s’éloigneront jamais entièrement de leurs compositions personnelles. Et inversement. « J’aime les deux, j’ai besoin des deux pour être heureuse, », indique Catherine, soulignant du même souffle qu’elle n’aurait aucun mal à cesser les concerts pendant un an pour se consacrer à un long métrage. « Un me met en avant-plan, l’autre non… J’aime le travail de studio sur image. J’aime aussi être en spectacle, devant les gens, et devoir livrer. »

Martin Léon, qui a également écrit pour le théâtre et la danse, considère faire un voyage à travers plusieurs disciplines artistiques. « Je me trouve très privilégié de pouvoir faire de mon art mon métier. J’entends juste continuer ma recherche. Que ce soit au cinéma ou en chanson, je fais une recherche musicale, sur les arrangements et sur les différents types d’orchestration. » Quant à Ram, qui s’est tenu assez loin des projecteurs ces derniers temps, il se sent prêt à rebondir : « Ce n’est pas que je ne sois pas content de composer des musiques de film, mais là je m’ennuie un peu d’avoir un projet solo. Pour moi, c’est important d’avoir les deux. »