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En 10 ans de carrière, Andrée Watters est de celles qui ont su grandir en beauté avec le métier. Icône pop pour jeunes filles à l’âge de 18 ans, rockeuse dans la jeune vingtaine, elle entreprend aujourd’hui un nouveau périple qu’elle annonce tout de go par le titre de ce quatrième disque, Country-Rock. Elle est comme ça, Andrée Watters. Indépendante, sûre d’elle-même, mais également équilibrée, les deux pieds bien plantés sur le plancher des vaches. Franche, elle possède en tout temps une vision d’ensemble de ses projets. « Tu vois cet album, je le pense et je le crée en pensant constamment au spectacle. »

La chanteuse, auteure et compositrice n’a surtout pas peur de mettre la main à la pâte. En 2011, il est même difficile de faire autrement, pense-t-elle. Aussi, elle assure les relations de presse, la production de ses spectacles et de ce dernier disque sous sa propre étiquette de disques, AW. Cette nouvelle façon de faire a par conséquent transformé la dynamique entre elle et son amoureux Sylvain Cossette, principal compositeur de l’album en compagnie du réalisateur Matt Laurent. « Je lui ai demandé s’il embarquait avec moi, dans mon équipe. S’il avait déjà joué le rôle de parrain en création, là, je lui demandais d’être un partenaire. Il fallait qu’il me fasse confiance. » Andrée gère également ses relations en ligne, son blogue, sa page Facebook et ses gazouillis sur Twitter. « Je veux le moins de filtre possible entre moi et les gens. Et mon projet Country-Rock est complètement dans cet esprit. C’est un style people où l’on serre des poignées de main. Tu ne peux pas te cacher derrière un entourage. Les gens aujourd’hui veulent avoir directement accès à toi. »

Loin d’être un flirt d’un soir, Andrée Watters avoue écouter depuis dix ans du néo-country, les Dixie Chicks, Keith Urban, Shania Twain, Carrie Underwood et compagnie, qui infusent un bonne dose de pop à la mixture originale traditionnelle. « Je dois souligner le côté rock du projet car j’ai senti beaucoup de réticences, de préjugés quand j’ai commencé à annoncer que je présentais un album country. Il y a même une radio qui m’a dit qu’elle ne jouait pas de country. Mais moi, je préfère ne pas faire l’unanimité et travailler sur un projet excitant. » Ces nouvelles allégeances, elle les affiche fièrement puisqu’elle lance en ce mois de septembre son album au Festival western de St-Tite, la mecque de tous les adeptes du genre dans la Belle Province. « C’est comme si j’avais déjà l’appui des gens du milieu. Mais dans ma tête, j’ai encore toutes mes preuves à faire, ma place à gagner, des mains à serrer, des spectacles à faire en famille et en camping.. »

Afin de mettre sa petite équipe au même diapason, elle a gavé de disques Matt Laurent, réalisateur et co-compositeur de certaines pièces de Country-Rock. En création, Andrée, Matt et Sylvain échangent, composent, et reconstruisent en trio les chansons dans le studio de Matt Laurent. « Une troisième personne lorsque tu es un couple créatif, c’est super important. Après l’expérience de mon dernier disque, Minuit, réalisé avec Sylvain, j’ai compris que c’était essentiel. On est deux artistes, deux têtes de cochon. Une troisième personne permet le recul nécessaire. Du côté business, avec mon label, j’ai aussi ce genre de trio avec mon agent Mark Vinet. » En plus d’intégrer une foule de nouveaux instruments – du banjo au pedal steel- Andrée Watters est partie à la recherche de nouveaux musiciens, dont le jeune mandoliniste Laurent Chaput, qu’elle trouve grâce à des auditions qu’elle organise elle-même sur Internet. « C’était aussi une façon d’intégrer les gens dans mon processus de création et de montrer que le country, c’est aussi une musique jeune. »

Bien qu’Andrée s’accompagne à la guitare et qu’elle collabore ici et là à la composition musicale, c’est surtout comme parolière qu’elle trouve ses aises. Son premier single « Ma liberté » révèle bien un sujet qui lui est cher depuis ses débuts et aussi sa nouvelle réalité. Femme d’affaires à ses heures, elle a dernièrement racheté l’ensemble de son catalogue à BMG Sony et Vega, partenaire d’Universal. Le sentiment de liberté n’a jamais été aussi puissant, et ce, pour le plus grand bonheur d’Andrée. En écriture, elle se donne aussi cette liberté d’imaginer d’autres destinées, d’autres réalités. « Je ne me sens pas toujours obligée d’écrire ce que je vis. Pour “Ma liberté”, je voulais toucher à quelque chose d’universel où, comme femme, on a toutes pensé à faire notre valise en deux minutes dans une chambre d’hôtel alors qu’on était accompagnées. Je me sens au service de l’histoire, de la chanson, et non de ma vie de tous les jours. » C’est un peu ce qu’elle fait lorsqu’elle signe des textes pour d’autres, une chanson pour Marie-Chantal Toupin ou Véronic DiCaire, ainsi que ses traductions de l’anglais au français, pour, entre autres, Justin Bieber. Car les mots, elle les écrit avant tout pour les chanter et faire vibrer les gens tout autour.