Control.

It’s a treasured commodity, the ability to call your own shots, and when you consider it in the context of a recording artist in the music business, as rare as liquid plutonium.

But with its fifth album Synthetica, Toronto’s Metric have achieved the unthinkable: Singer and synthesizer player Emily Haines and guitarist and multi-instrumentalist Jimmy Shaw – the exclusive songwriters for the band – along with bass player Josh Winstead and drummer Joules Scott-Key are now determining their own destinies and answering to no one. With the exception of Haines and Shaw’s publishing deal with BMG-Chrysalis Music, Metric’s business is insular, operating their own MMI label, building their own T.O.-based Giant Studio, forming their own management firm and reaching the world through label-licensed partnerships.

Buoyed by the global success of 2009’s Fantasies – which sold nearly 500,000 copies, a million singles, earned the band two Juno Awards (for Group and Alternative Album of the Year in 2010), and helped secure their total independence –Metric’s 12 year career has yielded them a confident maturity and empowerment that’s evident in the sound throughout Synthetica.

: “We started getting into these really deep, heavily-distorted synth sounds that are really the sonic identity of the whole thing.” – Jimmy Shaw

The 11-song album boasts a synth-driven sonic canvas that includes such gems as the percolating “Artificial Intelligence,” the explosive “Youth Without Youth,” and even a boisterous duet between Haines and Lou Reed in “The Wanderlust.” It also signals a new creative dawn for the foursome, one that’s free of external pressure.

“The whole process felt more natural – more like us than ever before,” says Shaw on the line from New York. “At the end of the day, when you listen to it, it sounds the most like us. It’s just us having the time and space to explore everything we really always wanted the band to be. It’s everything we’ve tried to do all coming together in one sound.”

The changing circumstance surrounding Metric’s business also energized the band, creating some new precedents in shaping the album. For example, Metric began working on Synthetica in 2010 within 24 hours of concluding the Fantasies tour in Miami.

“We were literally in the studio the next day,” confirms Shaw, who also produces Metric (Synthetica was co-produced by Eight And A Half’s Liam O’ Neil). “We finished the tour in Miami and we just wanted to keep rolling. We were feeling really good at the end of that run, and we were feeling inspired, so we just took that energy and ran with it.”

Emily Haines, who writes the lyrics, also behaved against type.
“I normally don’t write on the road,” admits Haines, in a separate interview, also from New York. “This time, I had a lot of fragments – not songs, but very clear lyrical passages. Sort of a vision of the kinds of songs I wanted to write.

“So the process for me was actually gathering from various corners of various devices and scraps of paper, and kind of consolidating all those ideas into one massive book, which I then brought into the studio.”

For the sonic template, Shaw went on a vintage synthesizer-buying spree – ARPs, Moogs, Rolands – forming a compartment in Giant Studio that he calls “synth world.”

“The studio is in a building right behind my house, and in order to get to my car, I have to walk through it,” he explains. “Every time I left the house, I would walk through, hit ‘record,’ walk over to the synth, play something for 10 minutes, and then leave. That’s where a lot of the writing came from, for me.

“Right away, those little seeds had an energy to them that we just tried to keep throughout the making of the record. Then we started getting into these really deep, heavily-distorted synth sounds,” that are, like in the beginning of “Artificial Nocturne” and “Dreams So Real,” “really the sonic identity of the whole thing.”

Shaw says the creative process between him and Haines works different ways.
“Usually it’s a musical idea that I’ll present to her,” he says. “I’ll write a whole song – an ‘A’ section and a ‘B’ section – with bunch of instruments and drums and a beat. I’ll send it to her, and usually she’ll throw it into GarageBand and start singing over top of it.

“Then we get together and form it into a completed song. The other process is that she’ll come in with a completed song and I’ll start to ‘Metricize’ it: Speeding it up by 20 bpm [beats per minute], and then suggest things like moving a section over there…Why don’t we say that line three times in the chorus… Or instead of doing that, chop it all up.”

For Haines, her album priority became lyrical clarity, and Shaw feels she’s achieved a breakthrough on Synthetica.

“Emily has a way of lyrically tricking, and I’ve tried for years to get her instead to tell me how she feels,” he says. “We’re finally at the point where she’s doing that more than we ever have in the past.”



Lorsque Kilojules et Roboto (tous deux membres de Misteur Valaire) claquent la porte de la Patère Rose à l’automne 2010, ils ont forcé la chanteuse Fanny Bloom à se retrousser les manches. « Si le groupe s’est séparé, c’est qu’on était toujours en train de gérer nos horaires plutôt que de s’amuser, partir en tournée et monter sur des scènes, explique la jeune femme. Il y avait beaucoup de logistique à gérer au sein de la Patère et tout le monde était essoufflé vers la fin. On voyait clairement que ce n’était plus possible de continuer. Il fallait prendre une décision car il y avait trop de tensions. Après cette séparation, il me fallait un projet auquel m’accrocher. »

Motivée à s’éloigner des sentiers tracés par la Patère Rose, Fanny trouve l’élément déclencheur avec la pièce « Apprentie guerrière », signée Stéphane Lafleur (Avec pas d’casque). Sans le savoir, elle met la main sur une chanson qui deviendra la pièce-titre de son projet. Mitonné avec l’aide de son nouveau partenaire musical, Étienne Dupuis-Cloutier (coréalisateur du EP Waikiki de la Patère), Apprentie guerrière est le résultat d’un an de travail acharné. Avec ses textes sombres (« Mon hiver », « Shit »), ses synthés froids (« Parfait parfait »), son piano lyrique (« Tootles »), son attitude kitsch assumée (« Tes bijoux ») et ses mélodies pop infusées de percussions (« Annie »), ce premier album solo se veut tout en contrastes, plus intimiste que ses productions avec la Patère.

« Ce n’est pas tant l’état de l’industrie de la musique qui m’inquiète, mais plutôt celui de la société actuelle. Il y a des choses épouvantables qui se passent et il va falloir revoir nos valeurs en tant que peuple. »

« Il me fallait prendre une autre direction. C’était un désir profond que j’avais de me démarquer. Ça s’est fait tout naturellement. On est allé à fond dans ce qu’on souhaitait faire avec ce projet. J’ai mené à terme toutes les idées que j’avais en tête. Écrire et chanter de la pop en français représente toujours un beau défi pour moi. Et puis, je n’ai pas travaillé avec les mêmes personnes, donc ça a paru dans le résultat final. C’est plus organique. Je voulais surtout que ça me représente mieux. Et à ce niveau, je considère que c’est réussi, » confie la jeune femme de 26 ans.

Seule au combat
Sensible, romantique jusqu’aux bout des ongles, étonnamment mûre pour son jeune âge, Fanny semble aujourd’hui trouver ses aises en solo. Le temps était venu pour la demoiselle de voler de ses propres ailes. Mais l’aventure comporte aussi son lot de pressions et de responsabilités. « J’avais une grande liberté au sein de la Patère Rose, mais la différence aujourd’hui est que je sens plus de poids sur mes épaules même si je suis bien entourée. Je trouve cet album tout à fait abouti et je suis heureuse du résultat, mais maintenant, il faut l’assumer. Et ce n’est pas évident d’assumer un projet de la sorte toute seule. Je me sens quelque peu prisonnière de mon nom. Car il n’y a que mon nom sur la pochette! Avec un groupe, le poids est réparti entre les individus. Avec ce projet, je sens beaucoup plus de responsabilités, » avance-t-elle.

Afin de satisfaire les vieux fans de la Patère Rose et de nourrir en informations les nouveaux, Fanny, tout comme une multitude d’artistes modernes, mise sur les nouvelles technologies. « Tu sais, je ne sais pas si j’ai réussi le pari de garder les anciens fans de la Patère Rose, il est encore trop tôt pour le dire, mais les réseaux sociaux restent le secret le moins bien gardé pour rester en contact. Il demeure essentiel de continuer à donner de l’info aux gens sur mon projet solo. C’est un devoir pour chaque artiste de le faire. Mais il y en a des pires que moi, des gens qui sont toujours là-dessus! Je me considère relativement sage, » déclare Fanny, un sourire dans la voix.

Présentement au repos, l’apprentie guerrière reprendra du service prochainement alors qu’elle sillonnera la route des festivals à travers la Belle Province. Un temps d’arrêt bien mérité. « La dernière année fut très intense pour moi. Je sens que j’ai besoin d’une pause avant de repartir de plus belle. J’ai envie de regarder ce qui se passe autour de moi. Tu sais, ce n’est pas tant l’état de l’industrie de la musique qui m’inquiète, mais plutôt celui de la société actuelle. Il y a des choses épouvantables qui se passent et il va falloir revoir nos valeurs en tant que peuple. On s’en va vers le gouffre. Ça n’a plus de bon sens. J’espère qu’on trouvera des solutions sinon la fin nous attend. Il faut agir. » Armée jusqu’aux dents et prête au combat, notre guerrière.



En un peu plus de 30 ans de carrière, le groupe Men Without Hats a connu d’innombrables incarnations peuplées de multiples personnages. Une seule constante : Ivan Doroschuk. De Rhythm of Youth à No Hats Beyond This Point en passant par Folk of the 80’s (Part III), Pop Goes The World, …In The 21st Century et Sideways, Ivan et ses acolytes ont touché autant à l’électro-pop, à la pop orchestrée et au pop-rock qu’au gros rock à guitares teinté de psychédélisme.

Installé à Victoria en Colombie-Britannique depuis presque dix ans, Ivan s’est essentiellement consacré à son rôle de père au cours des dernières années. Après une absence prolongée de la scène, l’homme ressuscitait Men Without Hats l’an dernier et remontait sur les planches, entouré de jeunes musiciens. « J’étais enfin en mesure de partir sur la route. C’était plus difficile il y a quelques années parce que mon fils était trop jeune. Pour les shows, la demande était là. Puis, mes chansons étaient de plus en plus présentes dans la culture populaire (on a entendu “Pop Goes the World” dans une pub du Fonds de solidarité FTQ et une autre de Tide, puis “Safety Dance” dans la série Glee, entre autres). À chaque fois que j’écoute la radio, j’entends une foule d’influences des années 1980, ce qu’on appelait la new wave et qui est en réalité un produit de la musique progressive et du disco. J’ai senti un intérêt pour le retour à ce son au début des années 2000. Aujourd’hui, on le retrouve partout, » raconte-t-il.

Retour vers le futur
Après une absence sur disque de neuf ans, Ivan vient de faire paraître un nouvel album, Love In The Age Of War. Réalisé par Dave Ogilvie (Skinny Puppy, Marilyn Manson, Images In Vogue) et enregistré au légendaire studio Mushroom à Vancouver, l’opus marque un retour aux sonorités synth-pop eighties des Hommes sans chapeau. « La plupart des morceaux furent écrits après avoir réanimé le projet, l’an dernier. La tournée m’a replongé dans cette ambiance des années 80 et m’a donné le goût d’écrire des chansons. Ça m’a fait voyager dans le temps. On a tenté d’imaginer quel album aurait pu voir le jour après Folk Of The 80’s (Part III) paru en 1984, juste avant Pop Goes The World. On ne voulait pas imiter le son original, mais plutôt arriver avec un son techno-pop moins orchestral. Même si la technologie est avancée et que tout nous est permis aujourd’hui, on a décidé de se limiter à 24 pistes en studio, comme à l’époque. On s’est remis dans cet état d’esprit des années 1980 où tout était joué à la main et où il fallait se concentrer sur chaque son, » avance l’homme de 50 ans.

Parfois personnelles, introspectives (comme le premier single, « Head Above Water »), les chansons du nouveau disque furent teintées par l’expérience d’un divorce. Alors que Doroschuk s’est chargé d’écrire les textes et de composer la musique des dix titres du compact, la nouvelle claviériste Lou Dawson a prêté sa voix à une poignée de morceaux tandis que James Love a joué de la guitare. On pourra même entendre Colin Doroschuk, membre original de la formation et frère d’Ivan, sur quelques chansons. Une méthode de travail particulière pour Ivan? « Règle générale, c’est la musique qui arrive avant les textes. Les thèmes vont venir avec la mélodie. Les mélodies vont inspirer des sons. Les sons vont inspirer des mots. Et les mots vont inspirer des concepts, » précise-t-il.

 « Avec le temps, j’ai appris que faire de la musique, c’était un métier. J’avais du mal à comprendre ce concept au début de ma carrière. C’est de l’artisanat. Ça se travaille méticuleusement. Ce n’est pas que du plaisir. »

On the road again…
Tournage d’un clip pour « Head Above Water », nombreux spectacles cet été en territoire nord-américain, tournée avec les B-52’s et Human League, possibilité d’une escale en Europe à l’automne (la première de l’histoire du groupe), de toute évidence, Ivan n’a pas peur de mettre la main à la pâte et continuera à trimballer sa pop synthétique sur les routes. Mais qu’on se le tienne pour dit : pas question de jouer l’intégrale du nouvel album sur scène. Du moins, pas pour l’instant. « Lorsque j’étais jeune et que j’allais voir des shows, je détestais attendre une heure de musique que je ne connaissais pas avant d’entendre un ou deux hits! Lorsque je suis devenu artiste, je me suis juré de ne jamais faire subir ça à mes fans. Ça a été un plaisir de faire la tournée des greatest hits l’année dernière. C’était la première fois que j’ai pu jouer mon catalogue sans aucune pression. Je n’avais pas d’agenda de compagnie de disques. Rien à promouvoir. C’était juste une question de plaisir. On fera sensiblement la même chose, sauf que je jouerai du clavier cette fois-ci. »

Bien que la route ait été parfois rocailleuse, au fil des ans, pour le clan Men Without Hats, Ivan n’a aucun regret, pas la moindre trace d’amertume. « Avec le temps, j’ai appris que faire de la musique, c’était un métier. J’avais du mal à comprendre ce concept au début de ma carrière. C’est de l’artisanat. Ce n’est pas que du plaisir. Tu sais, je suis très chanceux que les gens écoutent encore ma musique aujourd’hui. Oui, c’est un dur métier, mais les récompenses sont magnifiques. Lors de la dernière tournée, j’ai vu l’étincelle dans les yeux de gens qui avaient mon âge et qui étaient venus avec leurs enfants. On ne peut pas mettre de prix là-dessus. Toute ma vie, je vais conserver ces images dans mon cœur. »