Translations prior to Fall 2010 are currently unavailable. 

Attablé devant un bol de café au lait, le jeune chanteur aux yeux bleu acier Alex Nevsky, vêtu d’un « hoodie » de la même couleur, se remémore les événements des derniers mois : un premier album réalisé par Yann Perreau lancé en grandes pompes chez Audiogram, la réponse enthousiaste de la presse, le prix coup de cœur Télé-Québec au dernier Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue… Ce qu’on appelle un bel envol.

À l’horizon, l’étape de la tournée se profile. Alex, 25 ans, fébrile, se prépare à monter sur les planches : « Tout ce qui me fait peur, je vais l’essayer. Je travaille avec la comédienne Brigitte Poupart (mise en scène des spectacles de Yann Perreau, de Florence K et de Beast) et je sais que je vais évoluer beaucoup avec elle. Je veux me mettre en danger; je suis à un âge où on est prêt à tout essayer. »

Âmes frères
Le fait d’avoir un ami-mentor de la trempe de Yann Perreau place la barre haute. C’est alors qu’Alex Nevsky faisait ses classe à l’École nationale de la chanson de Granby qu’un déclic s’est produit entre eux : « Je pense qu’il se voyait un peu en moi, autant dans ce que j’écris que dans le genre de gars que je suis. Moi j’étais gêné au début parce qu’à la base, je capotais sur son travail. Chaque élève devait aller jouer une toune devant lui. Je voyais le reflet de son visage dans le piano droit et je chiais dans mes pants. On a pris une brosse ensemble ce soir là et il m’a dit : N’importe quand, tu m’appelles pour quoi que ce soit et je vais être là pour toi. » Peu de temps après, Alex Nevsky, remarqué partout où il passe, reçoit une bourse du Conseil des Arts et des Lettres du Québec. « Après avoir tourné en rond pendant une semaine, je l’ai appelé. J’avais besoin d’un réalisateur; Yann n’avait jamais fait ça, mais aussitôt qu’il m’a ouvert la porte, j’ai foncé. »

On connaît la suite : première partie des concerts de Yann Perreau où Nevsky apprivoise la scène à la vitesse grand V, finaliste aux dernières Francouvertes et demi-finaliste au Festival de chanson de Granby 2009, Révélation Radio-Canada, en nomination pour le Gamiq de l’étoile montante… Et à travers tout ça, recruté par Audiogram, où fut lancé le 31 août un premier album remarqué : De lune à l’aube.

 

Clair-obscur
Si de nombreux premiers albums voient le jour au bout d’une peine de cœur, c’est dans un tout autre état d’esprit qu’Alex Nevsky a composé le sien puisqu’il venait de tomber amoureux, d’où le côté pop lumineux, l’effervescence qui se ressent tant dans la musique que dans certains textes. « J’aimerais m’éloigner de la thématique amoureuse mais j’ignore comment, admet-il en rougissant presque. Des fois j’écoute Bashung et je me trouve bien jeune et con et naïf à côté. En même temps, je trouve ça beau d’être là où je suis en ce moment. J’ai encore du temps pour cheminer dans l’écriture. »

En parlant avec Alex Nevsky dans ce café, on se rend compte que le titre de l’album, Entre lune et l’aube, n’est pas anodin. Lui même semble suspendu entre l’ombre et la lumière : « J’essaie d’être quelqu’un d’heureux et de souriant dans la vie, mais je ne suis pas que ça. D’ailleurs au début, mon rapport à la musique c’était d’aller brailler au piano, j’avais un peu le syndrome du poète maudit. Les chansons claires sont arrivées plus tard et je me rends compte que j’aime faire sourire les gens. C’est nécessaire que les chansons passent par la lune, mais aussi par l’aube. »

Musicalement, on sent que Nevsky a eu envie d’embrasser large. On a le sourire étampé au visage en fredonnant « Shalalala », et le voilà prêt à nous balancer un slam senti et déstabilisant : « Tristessa », une claque. Sur cet album on navigue entre électro-pop, chanson rock, slam et balade. « D’ailleurs j’ai remarqué que ça dérangeait certaines personnes de ne pas pouvoir me mettre dans une petite boîte », observe celui qui rêve de travailler un jour avec un autre éclectique de son espèce : Gaëtan Roussel.

Ambitieux sans la prétention, à la fois gourmand et généreux, candide mais avisé, Alex Nevsky suit sa bonne étoile. « Depuis ma première ébauche de chanson, mes parents sont derrière moi. À travers leur amour aveugle de parents, ils ont vu quelque chose là-dedans… Ils ont cru en moi et ça, ça donne une drive encore plus grande. » Alex Nevsky a non pas une, mais deux bonnes étoiles. « Oui c’est vrai. Je n’avais pas de plan B. J’avais confiance, j’y croyais… Mais je sais que j’ai été chanceux. »



Working with Three Days Grace changed Gavin Brown’s life. Until the release of the Norwood, Ont., band’s self-titled debut in 2003, the Toronto-based Brown was regarded as a talented triple threat here in Canada: ace session musician, producer and songwriter.

A former member of Phleg Camp, he had worked on projects by Skydiggers, Danko Jones, Spookey Ruben, Mia Sheard, Big Sugar, Alexandra Slate, Great Big Sea and Canadian contemporary Christian rockers A Thousand Foot Krutch before solidifying his production work on the self-titled Billy Talent album the same year.

But if Billy Talent placed Brown on the international radar with its European success, it was his co-writing and production for Three Days Grace that established him in the desirable U.S. market. Brown co-wrote “I Hate Everything About You,” “Home” and “Just Like You,” which dominated active rock, modern rock and mainstream rock radio formats, further buoyed by the band’s One-X follow-up in 2006 that supplied “Animal I Have Become,” “Pain,” “Riot” and “Never Too Late,” helping sell more than four million albums in the U.S. alone.

“The Three Days Grace stuff that I did still has legs in America,” said Brown, shortly before departing on a two-week trip to North Carolina and Boca Raton to write with My Darkest Days and Christian rockers Decipher Down. “They were the most played band on rock radio in America in 2007, the most played band on active and mainstream, and No. 2 on modern. The six big singles we had did very, very well, so that’s the stuff that people know me for in America. I still do a lot of that kind of stuff.”

Case in point: Brown’s collaboration with Memphis contemporary Christian band Skillet resulted in another 2009 gold monster U.S. hit named, aptly enough, “Monster.” In fact, Brown has made significant inroads into the U.S. $500-million contemporary Christian and alt-Christian music scenes (2008 figures, according to the Christian Music Trade Association). He recently worked with Denver’s Everfound and says there’s a considerable market south of the border that’s barely registered with Canadians. “It’s unbelievably huge,” says Brown of the U.S. Christian rock market. “It’s not only big, it’s also consistent. There’s a whole area in the South—the non-coastal United States—that’s very Christian and very powerful. People buy records and they support artists. It’s a good thing.”

However, it’s his Three Days Grace association that has brought Brown the greatest dividends. He recently co-wrote a song for My Darkest Days (co-founded by Matt Walst, brother of Three Days Grace’s Brad Walst) called “Can’t Forget You” with Chad Kroeger, among others. He’s co-written with Simmons Records rockers The Envy (which Brown also produced). And he’s teamed up with Dashboard Confessional’s Chris Carrabba to work with new Motown singer-songwriter Cara Salimando, whom he describes as “an acoustic pop” artist, “not as generic as a Colbie Caillat or a Sara Bareilles—a little more Arcade Fire and Sigur Ros.

“It’s amazing, when you have a hit song, what that does for you,” says the 37-year-old Brown, who estimates he’s sold 10 to 12 million records as a songwriter/producer. “Then if you have two hit songs, three hit songs or four, there’s a history of success. So people seek you out—because everyone’s looking for a hit song—and if you deliver for people, they keep coming back.”

He’s talking with Hoobastank, working here at home with Dan Hill, Down With Webster, Stereos and Windsor-based Christian rockers The Brilliancy, and has just signed with U.S. management firm The Collective, embarking on a collaborative partnership with former Evanescence member and co-writer David Hodges (Kelly Clarkson, Céline Dion, Daughtry) to write for specific artists who he expects will take him frequently to Los Angeles in the future. “Writing is definitely starting to be more of my life, as opposed to writing with just the bands I produce,” says Brown. “The idea is that David and I would walk into a project that’s already got momentum and legs, and we’d just write some songs for it.”

Brown says the song has always been of crucial importance in whatever capacity he’s delivered it, but admits that as a writer, his approach is much more spontaneous—as long as there is a purpose to the outcome. “Some people like to have a lot of preparation,” he says. “I’ve gotten together with people and they have lists of titles, or lyric ideas, a stanza, the verse or some music that’s half-done. I show up with nothing and I like it that way. The conversation is this: ‘What are we trying to do? Who are you and what’s your voice? As a singer, why should anyone pay attention to you and what’s the context from which you’re speaking?’

“There’s a branding element that has to be there, a self-awareness, a knowledge of who the artist is. Just writing a song—I don’t do that, I can’t do that. It doesn’t make sense to me.”



Translations prior to Fall 2010 are currently unavailable. 

Nikki Yanofsky est rapidement passée de curiosité à jeune prodige, pour finalement s’établir comme artiste accomplie. Tout ça avant même d’atteindre l’âge de 16 ans! Petit retour en arrière. C’était à l’été 2006, par un beau début de soirée au Festival international de jazz de Montréal (FIJM), sur une scène extérieure. Il y avait cette voix qui résonnait. Une voix bien trop assurée pour provenir d’une jeune fille âgée de seulement 12 ans. Pourtant, c’était bien elle qui interprétait des grands standards du jazz. Les curieux s’accumulaient devant la scène afin de découvrir ce nouveau talent. Lors de sa seconde représentation de la soirée, une marée humaine était au poste. La rumeur avait rapidement fait le tour du site.

Cette voix, c’était celle de la Québécoise Nikki Yanofsky et elle allait résonner de nouveau au FIJM en 2007, en 2008, en 2009 et en 2010. Les Montréalais ont ainsi été témoins privilégiés de son évolution. On a l’impression que chaque année, Nikki avait quelque chose à prouver afin de passer du statut de curiosité à celui de véritable artiste.

« Quand j’ai commencé en 2006, je n’avais que 12 ans, mais beaucoup de gens étaient loin de la scène. Ils ne pouvaient pas connaître mon âge. Ils ont juste aimé ma voix. Maintenant, je dirais qu’ils pensent la même chose. C’est vrai qu’au début il y avait un peu d’intérêt parce que j’étais très jeune et que je chantais de la musique très vieille. Maintenant, j’ai 16 ans et l’étape de la jeune prodige est passée. Tout s’est fait naturellement. Je pense que c’est avant tout le jazz que je chante qui m’a apporté ma crédibilité, » considère-t-elle.

 

Auteure-compositrice
Nikki Yanofsky vient également de franchir une nouvelle étape très importante dans sa carrière. En lançant son premier album studio, Nikki, il y a de cela quelques mois, elle s’affirmait aussi comme auteure et compositrice. Pour elle, il était primordial de montrer cette facette de son talent. « Je pense vraiment que c’était essentiel. J’ai commencé seulement avec des reprises, mais quand les chansons ne t’appartiennent pas, tu souffres naturellement du jeu des comparaisons avec les autres interprètes. Cet album, c’est pour moi l’occasion de présenter aux gens autre chose qu’une voix. Je suis quelqu’un, pas juste une chanteuse! Aussi, quand je chante mes propres chansons, on peut entendre toutes mes influences, » explique-t-elle.

Ses influences proviennent naturellement de ses idoles jazz comme Ella Fitzgerald, qu’elle a interprétée à maintes reprises, mais aussi d’artistes de la nouvelle génération. Sur son album, on sent d’ailleurs que ses compositions se démarquent par leur touche pop et soul actuelle. « Une chanson comme “Bienvenue dans ma vie”, que j’ai coécrite, représente parfaitement mon désir d’intégrer toutes mes influences. Elle est à moitié en français, à moitié en anglais, avec un mélange de jazz et de pop. Elle me définit bien, » affirme celle qui a travaillé sur cet album avec de grosses pointures dont Ron Sexsmith et le réalisateur Phil Ramone.

Il s’agit d’ailleurs du seul moment où elle se permet de chanter en français, et ce n’est pas demain la veille qu’elle offrira un disque totalement dans cette langue! « C’est drôle. Les segments en français sonnent bien parce que j’ai beaucoup travaillé. Pour bien chanter six lignes, ça m’a pris deux heures! Même qu’au début, j’avais écrit “Bienvenue à ma vie”. Après on m’a dit que non, c’est “Bienvenue dans ma vie”, J’ai toujours dit qu’on ne sait jamais, mais j’ai beaucoup de travail à faire à ce sujet. Pour le moment, je me concentre sur l’anglais, » avance Nikki, dont la carrière a pris une ampleur internationale.

 

Public plus jeune
Chose certaine, offrir ses propres compositions lui permet de toucher un public plus jeune, qui se sent parfois moins interpellé par les standards jazz. « La diversité des chansons a une grande influence sur mon public. Je vois maintenant beaucoup de personnes plus jeunes à mes spectacles. Une chanson comme “I Believe” (chanson thème des Jeux Olympiques de Vancouver, qu’on retrouve aussi sur son album) peut aller chercher tout le monde. »

Il faut cependant garder en tête que ses chansons, Nikki les a élaborées entre 14 et 16 ans. Elles sont le fruit de la créativité d’une adolescente. Se voit-elle les chanter encore dans une dizaine d’années, en tant qu’adulte? « Quand j’écris une chanson, je me dis toujours que je veux qu’elle soit éternelle. Je ne pense pas au fait qu’elle pourrait être un succès ou non. Je veux juste être contente de ce que je fais. Je veux continuer de les aimer, même dans dix ans. C’est pour ça d’ailleurs que j’aime celles qui sont versatiles, qui peuvent aller dans plusieurs directions. Si je n’aime plus certaines chansons, je pourrai changer les arrangements et en faire de nouvelles. Je garde toujours ça en tête. » souligne-t-elle. Une artiste déjà en vue sur la scène internationale à 16 ans… et qui garde la tête froide.