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Virtuose du violon, Éric Bérard, mieux connu sous son pseudonyme d’Éric Speed, détient le record Guinness du violoniste le plus rapide du monde avec son interprétation du Vol du bourdon de Rimski-Korsakov en moins d’une minute. Cette grande maîtrise de son instrument s’explique entre autres par ses débuts très précoces à l’âge de trois ans. En effet, c’est dès sa plus tendre enfance qu’Éric se découvre une passion pour la musique : « j’ai appris à lire les notes avant même les mots. Ma première langue, c’est la musique ».

C’est donc très jeune qu’il commence à favoriser ce mode d’expression : « Pendant que mes amis jouaient dehors, je pratiquais jusqu’à quatre heures par jour. » Il explique par ailleurs avoir dû malgré tout réapprendre beaucoup des techniques de base lors de son entrée au cours préparatoire du Conservatoire de musique vers l’âge de huit ans, car il avait développé certains mauvais réflexes.
Il reste au Conservatoire jusqu’à compléter un baccalauréat et acquiert ainsi un solide bagage technique et classique. Il sait très tôt qu’il consacrera sa vie à la musique : « Professionnellement, je n’ai jamais été capable de faire autre chose que de la musique. » Des formations estivales à Orford le mettent en contact avec le jazz, auquel il se consacre au début de la vingtaine. Il forme alors un trio « à la Grappelli » et interprétera d’ailleurs par la suite le rôle du célèbre violoniste dans le long métrage hollywoodien Head in the Clouds (2004).

« j’ai appris à lire les notes avant même les mots. Ma première langue, c’est la musique »

C’est en 2003 qu’il découvre le violon électrique chez Archambault. Il se souvient : « Au début, ça ne me plaisait pas du tout, ce n’est pas arrangé comme un violon professionnel, le manche, la touche, tout était mal ajusté pour moi. » Il acquiert malgré tout l’instrument et l’amène à son luthier pour qu’il l’adapte à son jeu. Après quelques spectacles couronnés de succès avec ce nouvel outil, on lui demande d’autres compositions et il décide de s’engager dans cette nouvelle avenue, qui deviendra importante dans le développement de sa personnalité artistique : « Le violon électrique, c’est beaucoup le monde du jazz, en pop-électro il n’y en a pas beaucoup. Ça ne s’adapte peut-être pas à tout mais il y a une rareté, et j’ai quelque chose à apporter. »

Par la suite il remporte le concours de talent de « On n’a pas toute la soirée » puis le « Que feriez-vous pour 1000$ » de Guy Jodoin, ce qui lui donne sur le coup une meilleure visibilité et le met sur la voie de l’album studio. Il fait la rencontre de John Nathaniel, avec qui il a réalisé son récent deuxième album Starland (le premier, autoproduit à 1000 exemplaires, s’était envolé en 2008). Il participe à de nombreux albums d’artistes québécois (Marie-Mai, Patrick Groulx, Anodajay, Sir Pathetik, Bad News Brown, Dubmatique, Annie Villeneuve, entre autres) et internationaux, et il est d’ailleurs reconnu pour sa précision et sa grande rapidité d’exécution. Éric Speed, c’est jouer vite mais c’est aussi réussir du premier coup.

À propos d’Éric Speed, Éric Bérard explique : « Le plus dur c’est de se trouver un style, quelque chose à soi. Moi, c’est toujours rapide, je suis quelqu’un de nerveux. Éric Speed est un alter ego, je mets mes lunettes fumées et je deviens Éric Speed. Le compositeur, c’est Éric Bérard, mais le performer Éric Speed l’influence en ajoutant des difficultés techniques, des passes impressionnantes. » Pour ce personnage scénique, la performance est donc très importante et Éric explique devoir composer avec cette dimension, car le côté spectaculaire et difficile de ses performances demeure toujours important pour lui.

Important pour lui d’avoir son propre répertoire « électro speed »? Évidemment. À propos de son processus de création, il explique : « Je compose juste la nuit, l’inspiration me vient la nuit. Je ne compose jamais le violon en premier, j’ai une mélodie en tête mais je commence toujours par écrire la basse puis la section rythmique. J’écris une première version, puis je la laisse reposer une semaine ou deux et je termine rapidement; si ça ne fonctionne pas aisément, c’est que la toune ne sera pas bonne. » Il ajoute : « Je n’écris jamais sous pression, c’est plate, parce que des fois ça prend du temps avant que je compose et d’autres fois je suis en train de conduire et je dois m’enregistrer pour ne pas oublier ».

Éric a une grosse année en perspective : déjà plusieurs spectacles sont à l’agenda, il projette un nouveau vidéoclip, et aimerait finir un scénario de film entamé en 2011 en plus de sortir un nouvel album. Ce fanatique des super-héros aura besoin de tous ses pouvoirs pour mener à bien tous ces projets !